Une partie de l’exposition permanente du musée, la Collection d’Orient, possède une collection unique d’art appliqué d’Extrême-Orient installée dans la galerie au rez-de-chaussée du Palais des Arts Madlena. Cette collection de raretés contient des artefacts provenant de la Chine ancienne et du Japon de différentes époques dont le plus ancien remonte à la période d’avant JC et le plus récent au début du 20e siècle.
Chine
La pièce la plus ancienne de la Collection d’Orient, c’est un récipient sacrificiel chinois (chaudron) en bronze, remontant à l’époque de la dynastie des Shang du règne de l’empereur Wu Ding (1300 – 1200 avant JC); ensuite, du point de vue chronologique, on trouve des artefacts qui appartiennent à la famille célèbre Ming. La dynastie Ming, connue sous le nom de Grand Empire Ming, règne en Chine de 1368 à 1644 après JC. La collection contient de nombreux objets de l’époque de cette dynastie.
La fin du 17e siècle et le début du 18e, est la période appartenant à la dynastie Qing et au règne de l’empereur Kangxi. La Collection d’Orient représente cette époque par les figurines de l’animal mythologique Fô en porcelaine (de type famille verte), et par une statue de Bouddha.
L’époque Qing Qianlong, qui comprend le 18e siècle, est caractérisée par une importante production chinoise de porcelaine. La Collection est complétée par des objets tels que des vases de Canton, des bougeoirs zoomorphes en porcelaine et des vases, tous en porcelaine de type famille rose, puis des figurines anthropomorphes en ivoire et des meubles en bois. Parmi les autres matériaux on remarque l’utilisation de pierres semi-précieuses de quartz rose, de lapis-lazuli et de jade.
L’époque de la dynastie Qing se prolonge au 19e siècle et dans la collection de cette période dominent les objets en porcelaine aux polychromies impressionnantes.
Japon
Le plus grand nombre d’objets d’origine du Japon conservés dans le Musée des antiquités du Palais des Arts Madlena datent de l’époque de l’empereur Meiji (19e siècle). Depuis 1640, il était interdit aux étrangers d’entrer sur le territoire du Japon, les chemins commerciaux étaient fermés. En 1867, le 122 me empereur Meiji le Grand, accède au trône, plus sous la contrainte que de bon gré, et dès 1868, il brise déjà l’isolement de son pays et introduit de nombreuses réformes économiques, militaires, politiques et culturels insistant sur une industrialisation accélérée. Le Japon développe le commerce avec l’Europe et l’Amérique : le résultat direct en est que de nombreux objets de cette période sont produits sur les demandes étrangères. Aujourd’hui, l’époque Meiji est considérée comme une période d’expansion rapide de la production artistique et d’épanouissement des anciennes traditions artisanales japonaises. Dans la Collection d’Orient, tous les objets du Japon appartiennent à cette époque, parmi lesquels on distingue des vases en laiton aux riches gravures, un coffre en bois noir décoré d’ornements métalliques, un grand vase en ivoire, une cruche en bronze…
Europe occidentale et autres pays européens (Serbie, Russie)
La collection du Musée des Antiquités englobe une quantité imposante d’artefacts provenant principalement d’Europe occidentales, mais aussi de Russie et de Serbie. Les objets les plus anciens datent du 17e siècle et il y en a un grand nombre qui proviennent des siècles suivants jusqu’à l’époque moderne.
Au 17e siècle, c’est l’esthétique baroque des pays d’Europe occidentale qui domine. En Italie, au 18e siècle, le baroque est toujours présent. Les objets originaires d’Italie, exposé au Musée, ceux qui témoignent de cette époque, sont: une table baroque et un coffre de fiançailles ou de mariage (type casone). En France le 17e siècle est marqué par l’esprit de gaspillage du règne de Louis XIV, dit le Roi Soleil, dont le goût extravagant enclin au faste imposait aux artistes une esthétique spécifique, mais aussi un superbe savoir-faire dans la réalisation. Ce siècle est immortalisé par le baroque et le rococo avec les objets qui représentent ces styles luxueux, surtout les tapisseries des Gobelins (tissées de laine, de soie, de fils d’or sur les thématiques mythologiques liées au dieu Pan), des médaillons muraux signés par le célèbre créateur de médaillons Abraham Dupré, un coffre finement décoré en ébène pourpre sur un somptueux socle, des cheminées décoratives et un paravent en cinq parties tapissé de cuir peint… Le 17e siècle anglais apporte des styles différents, mais aussi le renouveau de l’esthétique médiévale et gothique. Au Portugal, à la même époque, c’est le baroque portugais qui fleurit, extrêmement décoratif et coloré, bien plus que celui en France ou en Angleterre. La Collection contient des objets sacrés – deux piliers qui appartenaient autrefois au portail de l’église. La gravure dorée très profonde et plastique est décorée de guirlandes, de détails floraux, de têtes d’anges et de chapiteaux ioniques. La civilisation des territoires des Pays-Bas du 17e siècle était certainement très intéressante. L’un des peintres de natures mortes les plus représentatifs de la peinture flamande ayant appartenu à « l’âge d’or » de l’art hollandais (flamand), Jan Davidson de Ham, fait partie de la collection du Musée des Antiquités. Encore une des raretés de cette époque et du même territoire gisant au Musée, est un banc de salon en bois d’ébène. Nous sommes fiers de souligner qu’il s’agit de l’un des quatre bancs identiques au monde (deux se trouvent dans les musées de Hein et de Rotterdam et le troisième dans une collection privée).
Le siècle des Lumières, le 18e siècle, est à la fois une période mouvementée de l’histoire de France, associée à la fin-même du règne de Luis XIV, à tout le règne de Louis XV, Louis XVI jusqu’à la nomination de Napoléon Ier Bonaparte comme Consul. La collection du Musée contient un grand nombre d’objets de cette période dont la fabrication est imprégnée de différents groupes stylistiques. En France, certes, les styles Louis XV et Louis XVI dominent. Le style Louis XV de la Collection se reconnait le plus souvent à travers des tables, tables basses, commodes et un fauteuil aux motifs floraux du célèbre artisan parisien Michel Gourdin. Le style Louis XVI est présent dans la Collection par différents ensembles de meubles, tapisseries, consoles, pendules de cheminée et bougeoirs. Les ensembles de salon de style Louis XVI sont recouverts de tapisseries. La période anglaise du 18e siècle englobe l’époque et l’esthétique de George II et George III, et la collection de cette période anglaise est complétée par des miroirs de diverses formes, tables et chaises, socles de chandeliers, guéridons en palissandre de style Régence. Au 18e siècle, les Pays-Bas étaient une puissance maritime riche, connue pour ses excellentes boiseries en marqueterie. La Collection du Musée des antiquités contient le mobilier de style hollandais comme un banc royal en noyer, des cabinets… Le18e siècle en Italie est principalement représentée par l’esthétique du baroque et du rococo, à quelques exceptions près. À cette époque, l’Empire autrichien est sous la domination des Habsbourg où règne l’esprit éclairé de Marie-Thérèse. Le début du 19e siècle en France est marqué par Napoléon Ier Bonaparte et son couronnement comme Empereur. Du coup, le style impérial – dit Empire – devient l’esthétique dominante au cours des trois premières décennies du 19e siècle. La Collection du Musée possède un arrangement extrêmement précieux de styles qui ont artistiquement formé le 19e siècle, avec leurs empreintes bien reconnaissables de l’Empire et de la Restauration en passant par le néoclassicisme, jusqu’à l’Art nouveau à la fin du siècle. En Angleterre, le 19e siècle est d’abord marqué par le règne de George IV et le style Régence suivi du style victorien jusqu’à la fin du siècle. L’éclectisme des styles différents y est caractéristique auquel s’ajoute le romantisme du style Chippendale, établi dès le 18e siècle. Le mobilier originaire d’Angleterre est majoritairement fabriqué de bois de qualité, principalement d’acajou, d’ébène et de bois de rose. La Collection est aussi enrichie par des objets du style anglo-indien ; comme l’Inde était une colonie anglaise, l’influence de ce pays asiatique dans la fabrication des meubles est incontestable. À part l’Inde, c’est la Chine et le Japon qui ont également eu une influence esthétique sur l’Empire anglais, de sorte qu’on peut remarquer, par exemple, dans la Collection d’Orient, un meuble noir laqué, décoré de feuilles d’or de style japonais, de l’époque Régence. Le 19e siècle italien fait revivre des styles populaires autrefois. Parmi les artefacts de la Collection il y en a qui sont d’une valeur extrêmement précieuse, tels que la sculpture néoclassique de l’artiste Giovanni Benzonni (La danza di Zefiro e Flora), ou un cabinet en ébène néo-renaissance avec des incrustations d’ivoire aux motifs antiques. Une autre renaissance, celle de l’Antiquité, est visible dans une paire de hautes statues d’un homme et d’une femme en armure romaine, en bois doré sur un socle en pierre. En plus du style antique, au 19e siècle l’esthétique médiévale a aussi vécu sa renaissance, dont on trouve le témoignage dans un miroir monumental au cadre lourd, des symboles guerriers médiévaux et des éléments héraldiques sculptés dans le bois. Les meubles de style suédois du 19e siècle présents dans la Collection se caractérisent par la simplicité de l’ensemble néoclassique, avec une paire de grands miroirs et une grande armoire. Un exemplaire russe de la même époque est présenté par un divan (canapé) de style Empire, réalisé selon le goût dicté par les dirigeants de la dynastie des Romanov.
Au 20e siècle, à l’époque d’une industrialisation accélérée, c’est la production de masse qui dicte et donne forme à l’art en Europe. Comme catégories stylistiques dans la Collection on distingue l’art déco, l’art nouveau, le modernisme… L’art déco est présenté par de nombreux exemplaires de commodes, cabinet, chaises et tables originaire d’Italie, l’art nouveau, la fierté de la culture autrichienne est visible à travers de nombreux lustres, lampes et lanternes. La peinture moderne serbe du 20e siècle reflète le siècle représentatif de la culture serbe dont les plus grands peintres font partie de la Collection, à savoir : Beta Vukanović, Mališa Glišić, Marko Čelebonović, Milo Milunović, Mladen Josić, Petar Lubarda… La collection contient, aussi, des artefacts contemporains de l’art national, et le groupe de femmes-artistes de grands talent et compétence est représenté par Jelena Miletić avec ses œuvres sculpturales en maïolique et plusieurs exemplaires de ses tables originales.
Amérique
Une console, une table et des chaises en fer forgé patiné et doré, créés par l’artiste et designer Mario Villa, représentent les tendances stylistiques américaines du 20e siècle : minimalisme raffiné dans les détails, recours à la nature, visibilité des matériaux industriels avec une touche de glamour en dorure.